Le Masseur Mystique

J’ai découvert ce titre dans le livre Remèdes littéraires, Se soigner par les livres d’Ella Berthoud et Susan Elderkin. J’avais une lombalgie à l’époque et le roman de V.S. Naipaul était conseillé pour le mal de dos !
Je l’avais lu jusqu’à la moitié et laissé de côté une fois les douleurs passés ! J’ai donc décidé de le ressortir de ma PAL , ce sera ma première lecture indienne de l’année et une manière singulière de tenir le mal de dos à distance.

L’histoire se déroule dans la première partie du XXème siècle, dans la communauté hindoue de l’île de Trinidad. Ganesh Ramsumair est un homme instruit, amoureux des livres. Après une première expérience dans l’enseignement et la mort de son père, il revient dans son village natal et devient masseur. Ce n’est pas un très bon praticien mais il lit et écrit, jusqu’au jour où sa vie va changer.

C’est le premier roman de l’auteur, paru en 1957. Lors de ma première lecture, le début m’avait amusée et intriguée.

Drôle, parfois ridicule, ce Ganesh Ramsumair est un personnage atypique, c’est sûr mais pas franchement attachant malgré sa passion pour les livres. Il est poussé par son entourage, tout d’abord par son beau-père, Ramlogan, qui passe son temps à le flatter, à pleurnicher ou à se fâcher, ensuite par son ami Beharry qui l’encourage à écrire et par sa femme Leela, avec qui il se dispute souvent. Elle occupe une place importante et contribuera à la réussite de son mari. Il reçoit aussi la visite d’une tante nommée poétiquement « la Grande Roteuse ». Ganesh finira par accomplir certaines choses mais à son rythme !
« De la mystique à la politique, il n’y a qu’un pas […] « . Ça, c’est la préface qui le dit !

C’est censé être une satire, on y parle de savoirs, de culture, de pouvoir, de réussite, des conditions de vie des immigrants hindous. Certains passages sont assez sarcastiques. L’humour est subtile, très discret. Ce qui est dénoncé est parfois à peine perceptibles, c’est assez perturbant.
Je ne suis pas sûre d’avoir toujours saisi où l’auteur voulait vraiment en venir. Je repense à un passage en particulier que je trouve très ambiguë. L’auteur évoque les femmes battues, témoignage choquant et triste réalité. Je me dis que la manière de décrire les choses est sans doute une manière de dénoncer mais ce n’est pas explicite, ça me dérange.

Le rythme est lent et le style un peu alourdi par le dialecte local. La dernière partie du roman m’a semblé longue et la fin manque un peu de saveur à mon goût et d’éclairage encore. Je ne savais plus trop quoi penser du parcours de Ganesh une fois la dernière page tournée.

Je sors donc un peu perplexe de ce livre qui a pourtant reçu le prix Nobel en 2021. Ce n’est peut-être pas le meilleur titre pour découvrir l’œuvre de V.S. Naipaul. Maintenant, si vous avez un peu mal au dos et que le personnage de Ganesh vous intrigue, laissez-vous tenter quand même, on ne sait jamais !

« Quand on a le Mauvais Dos, faut se lever de son lit et marcher, et Ganesh Pundit, le masseur mystique, c’est votre homme pour ça. » p.192 – Remèdes littéraires, Se soigner par les livres d’Ella Berthoud et Susan Elderkin

Le Masseur Mystique de V.S. Naipaul, Grasset, Les Cahiers rouges, 1957 – 2010
Pr

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