Nous sommes le mercredi 10 mai et nous nous retrouvons avec La BD de la semaine pour un rendez-vous « Bulles de guerre». Je me souviens avoir repéré cet album sur un blog (ou sur un compte Instagram) mais impossible de retrouver l’endroit.
1941, Pearl Harbor, les États-Unis entrent en guerre. Le Japon est décrété « ennemi étranger ». Les militaires ont ainsi l’autorisation d’interner les Nippo-américains sur le territoire. George Takei a 4 ans lorsqu’il est déporté avec sa famille dans le camp de Rohwer en 1942.


J’ai découvert un récit autobiographique passionnant et très émouvant. George Takei est un acteur américain, il a notamment joué le personnage d’Hikaru Sulu dans Star Trek. C’est aussi un militant des droits LGBT.
Il raconte ici son histoire et celle de sa famille, bouleversée par la guerre. On a le point de vue de l’enfant, de l’adulte intervenant parfois au cours du récit, mais aussi de celui de ses parents. Cet album leur est d’ailleurs dédié.
C’est une partie bien sombre de l’histoire américaine que j’ai découvert ici. Les japonais font face au racisme, sont suspectés d’être des espions, dépossédés de leurs biens et internés.
120 000 personnes d’ascendance japonaise vivant aux États-Unis ont été expulsées de force de leur foyer et placées dans des camps d’internement de fortune.
C’est un témoignage très fort en émotions, qui remue, un peu allégé par les jeux des enfants. On trouve quelques petites pointes d’humour, malgré la peur et les préoccupations constantes des adultes, qui s’entraident au quotidien. Les conditions de vie sont difficiles dans ces camps.
Il est aussi question de l’après-guerre, du parcours de George Takei devenu adulte, de reconnaissance et de cette mémoire à faire vivre.
De très beaux graphismes en noir et blanc accompagnent le récit. Les visages sont très expressifs. J’aime beaucoup ce style dessins.
Un bel hommage et un roman graphique poignant, bien documenté et récompensé à juste titre par de nombreux prix. J’ai beaucoup aimé. A découvrir !
Nous étions les ennemis de George Takei, Steven Scott, Justin Eisinger et Harmony Becker, Futuropolis, 208 pages, 2020
- Gagnant du Will Eisner Award pour une bande dessinée documentaire
- Bestseller du New York Times
- Gagnant de l’Asian/Pacific American Award pour la littérature jeunes adultes
- … et bien d’autres.
Rendez-vous chez Moka pour la BD de la semaine :



J’ai découvert cette histoire d’américains d’origine japonaise mis dans des camps après Pearl Harbor à la suite d’une discussion avec le père d’une amie, américain d’origine japonaise. Tu me donnes envie de prolonger cette échange avec cette BD.
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne peux que te la conseiller alors ! C’est bien de pouvoir prolonger un échange ainsi. C’est vraiment un témoignage intéressant et très touchant.
J’aimeJ’aime
J’ai découvert ce pan de l’histoire américaine en visitant l’un de ces camps d’internement dans le Montana (FORT MISSOULA ALIEN DETENTION CENTER). Plus récemment, j’ai lu un polar captivant sur le sujet. Il s’agit de « Ma sœur est morte à Chicago » de Naomi Hirahara
J’aimeAimé par 1 personne
J’imagine que les émotions doivent être encore plus fortes lorsqu’on se rend directement sur place. Je note le nom du polar ! Merci pour la référence. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Une BD qui est dans ma list d’emprunt et qui semble riche en émotions.
J’aimeAimé par 1 personne
J’espère que tu auras bientôt l’occasion de la lire. Je pense l’acheter. 🙂
J’aimeJ’aime
Oh oui tout un pan noir horrible de l’histoire americaine…effectivement, on en parle pas souvent….il faut savoir
J’aimeJ’aime
voilà encore une bd que je découvre aujourd’hui, merci!
J’aimeJ’aime
Comme Eimelle, je découvre ce titre avec ta chronique et la planche proposée m’attire autant que ce que tu en dis.
J’aimeJ’aime
C’est noté ! J’ai bien envie de le lire !
J’aimeJ’aime
J’ai failli l’emprunter pour ce rendez-vous, elle est à la médiathèque alors ce n’est que partie remise. Merci d’en avoir parlé!
J’aimeJ’aime
Je ne connaissais pas cet album, mais le sujet oui, il y a d’autres albums récents qui parlent de cette situation… si je retrouve un titre, je repasserai par ici !
J’aimeJ’aime
Je connaissais le sujet. Et j’ai d’ailleurs récemment lu un album à ce propos. Voici le lien vers mon billet (http://ya-dla-joie.over-blog.com/2023/03/les-indesirables-kuki-hughes.html) . Ici en l’occurrence, l’autrice utilise un subterfuge (voyage dans le passé) pour se retrouver dans le même camp que sa grand-mère en Californie. Elle fait le lien aussi avec le traitement des immigrés et réfugiés aux Etats-Unis en fin d’album.
J’aimeJ’aime
J’avais beaucoup aimé, moi aussi !!
J’aimeJ’aime
Cet album ne peut que me plaire.
Sur ce sujet, je te recommande le magnifique et émouvant roman de Julie Otsuka « Certaines n’avaient jamais vu la mer »
J’aimeJ’aime
C’est chouette de proposer d’autres versions de l’Histoire!
J’aimeJ’aime